Un dimanche à Bogotá (partie 2)

20 octobre 2013

Un dimanche à Bogotá (partie 2)

La Septima est l’avenue centrale de Bogotà, elle est celle qui accueille les protestations de la ville, qui a vu l’histoire Colombienne se dérouler au fil du temps. Elle héberge les grandes institutions de l’état et les cris du peuple.

Mais surtout elle est un lieu de rencontre le dimanche. Aujourd’hui sa partie centrale est piétonne. Tous les dimanches sont différents dans cette rue pleine d’animation. Elle est le temple du « rebusqué » à la colombienne. Qu’est-ce qu’on appelle le rebusqué ?

En Colombie l’aide sociale est limitée voire inexistante, alors lorsqu’on n’a pas d’emploi tous les moyens sont bons pour trouver une source financière, les gens fabriquent, préparent quelque chose à vendre dans la rue afin de monter son propre commerce avec les moyens du bord.

Alors qu’on marche le long de la Septima, à notre droite le son jovial d’un groupe de ska attire notre oreille, tandis que de l’autre côté un grand cercle se forme autour d’un artiste qui dessine à la craie sur le sol. On continue notre marche, les messages de Toxicomano, inscrits sur chaque bac des arbres, nous font sourire ou donnent à réfléchir. On s’arrête afin de regarder le travail d’un homme qui fabrique des sucriers avec des cannettes de bière, il souhaite lancer un projet de création d’objet recyclé afin de pouvoir s’en sortir nous dit-il, à ses côtés une femme, debout avec sa chienne qui porte une casquette avec un message « Je suis mignonne », c’est elle qui les fabrique afin de les vendre tous les dimanche. La chienne, elle, a l’air attirée par ce qu’il se passe devant elle, un pari sur des cochons dindes. Un peu plus loin un spectacle, des danseurs font une présentation de leur chorégraphie juste avant que des circassiens se mettent en scène. Ainsi continue notre ballade dominicale pleine de surprise et de création, entre les imitateurs de Michael Jackson et les danseurs de salsa il y en a pour tous les goûts. On pourrait lancer un concours de l’objet le plus inutile vendu sur la Septima, sans parler de toute ces délices que l’on peut déguster ou boire en observant l’animation de la rue.

Sur 1 km de la Septima du dimanche tous les rebusqué sont bons pour attirer l’œil du passant, des hommes statues déguisés en alien, toutes les idées les plus incroyables offrent leur spectacle.

Sur cette avenue, ce sont des milliers d’histoires de vie qui se retrouvent afin de gagner leur pain, des voyageurs qui font de la musique pour tracer leur route à la famille d’indigène Embera déplacée par la violence qui vendent leur artisanat c’est toute l’histoire de la Colombie qui s’offre à nous.

La Septima le dimanche est pour moi un voyage urbain qui me transporte, si toutes les villes pouvaient être un terrain de jeu comme celui-ci ouvert à tout le monde où la créativité de ses rues serait légale. La rue a un pouvoir trés fort pour réunir tout le monde, elle est donc le meilleur endroit afin d’y présenter ses créations, la Septima réunit tous types de publics, toutes les classes sociales, tous les âges et styles. C’est un véritable festival à l’air libre et accessible à tous.

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